Espionnage or not ? [PV Jefferson Ness]

Lenoïc sortait de son cours d'art, et commençait à ressentir sérieusement un petit creux. Il se rendit donc à la cafeteria de l'université où il commanda un capuccino avec un croissant… Evidemment ce n'était pas ce qui lui couperait l'appétit, mais au moins ça le soulagerait un instant. Il était tranquillement installé dans la pièce où l'on trouvait des élèves et quelques surveillants. Il y avait aussi tout ce qui pouvait rendre un moment agréable : un baby-foot, un flipper et un billard. Les dirigeants de l'université avaient même pris le soin d'installer un espace où l'on pouvait trouver toutes sortes d'instruments, piano, violon, flûtes, hautbois, etc… Une fois qu'il eu terminé son petit encas, Lenoïc se dirigea vers le piano où il entama la Marche de Radetzky composée par Johann Strauss, et quand il eut terminé il fut heureux de constater que les surveillants avaient quitté la pièce. Il retourna a sa place, écarta sa tasse et sortit son ordinateur portable de son sac.

<< Tu sais que tu n'as pas le droit ?

Lenoïc se tourna et constata qu'un garçon le regardait en montrant l'ordinateur du doigt… Bien évidemment le pianiste s'en fichait totalement et retourna à ce qu'il avait commencé, c'est-à-dire les petites modifications sur les photos d'un concert. Jeune photographe, Lenoïc était très ambitieux dans se domaine. Il avait passé quelques mois en France durant lesquels il avait assisté à un concert de Mylène Farmer, il avait eu accès aux premiers rangs [plus on est riche, plus on peut s'offrir les meilleurs places] et n'avait eu de cesse d'immortaliser la chanteuse à la voix envoûtante. Maintenant il s'occupait de rendre les fonds plus flou, de raviver certaines couleurs et d'autres petites modifications, donnant un autre univers à la photo… c'est la magie du numérique. Il avait quelques deux cents photos et comptait faire une petite exposition de celles-ci, sans oublier bien sûr d'envoyer les meilleurs à la chanteuse, et en grand format. Mais pour cela il avait besoin de ses propres moyens, et non pas des ordinateurs de l'université qui n'était pas vraiment assez performant, et puis on y trouvait aucun logiciel de retouche de photo… à moins d'en télécharger, mais étant donné que les ordinateurs étaient surveillés, les logiciels seraient supprimer, et comme seuls les payants étaient vraiment assez performant, ça ne servait à rien de payer dans le vide. Et puis, enfreindre les règles c'est tellement plus amusant… Enfin, c'est ce que pense la majorité des adolescents, et tout les enfants.
Un instant plus tard un garçon capta l'attention de Lenoïc… Blond, les cheveux en bataille, il portait des converses noires, un jean dans les mêmes tons et une chemise ouverte sur un T-shirt… on sentait le style négligé travaillé à plein nez. Il serait parfait dans son album du lycée, déjà qu'il y avait une des sœur Angel qui faisait son effet, si on y ajoutait ce garçon. Le photographe sortit discrètement son appareil photo numérique [bon discrètement avec un reflex numérique, c'est pas évident, alors applaudissez le s'il-vous plaît] et pris trois photo du garçon qui devait avoir environ 18 ans…

Oh une journée comme les autres qui s'annonçaient, rien de bien particulier en prévision, qui sait si je ne tomberais pas sur une autre jeune femme qui comme moi appréciait les plaisirs simples de la vie. En faites plaisirs dénudés seraient beaucoup plus exacts pour définir ce que les jeunes femmes et moi avions tendance à avoir comme relation. J'avais eu la chance de la faire la connaissance très intime des soeurs Angel, tout particulièrement de leurs charmants tatouages. Les tatouages avaient été bien superflus en réalité, je ne les avais que peu regarder, mais je les avais apprécié. Si celui de Jade, place dans le bas de son dos avait particulièrement attrayant et plutôt très joli, la découverte de celui de Lily en ajoutait fortement à l'excitation du moment. Il fallait bien dévêtir la demoiselle pour pouvoir enfin voir le petit ange. Je devais l'avouer, même sur moi, ce petit tatouage seul avait eu un effet légèrement aphrodisiaque. Ce n'était pas tout que de se remémorer les bons moments que m'avaient fais vivre les diabolique soeurs Angel, que de se lever pour quand même assister, une fois n'est pas coutume à un court. Ce n'était jamais qu'un cours magistral visant à nous apprendre différents types de point de vue photographique. Rien qui en temps normal ne me ferait venir, si ce n'était que j'étais quand même supposé réussir mes examens! Donc j'allais en cours, même si ça ne servirait surement pas à grand chose, mais comme je devais un minimum faire semblant d'étudier, je m'y rendais après m'être très simplement habillé.

Je descendais les marches pour rejoindre l'amphithéâtre où l'enseignait entamait un cours qui se voulait finalement plus ennuyeux encore que je l'avais imaginé. Chance unique pour moi, ma voisine semblait très peu volontaire pour ce qui était de suivre les cours, laissant place à une intéressante conversation. Conversation qui pourrait assurément conclure sur quelque chose de notoirement positif. Ou au moins de particulièrement chaleureux entre la brunette et moi-même. Finalement ce cours bien que ennuyeux à mourir en lui-même se trouvait intéressant par la discution que nous avions avec la demoiselle. D'autant que placer presque tout derrière, nous étions assez discret pour que nos mains ne restent où elles étaient supposées être! Après tout, profiter de la vie il fallait bien non? Ne se serait-on pas ennuyer sinon? Bien sûr que si! Alors autant se mettre totalement dans le rythme, profiter vraiment et vivre une vie excitante! Après ces mains légèrement baladeuses bien que restant gentiment sur les vêtements, je me rendais à la cafétéria, un café pour se remettre un peu dans ce soporifique cours. Looké comme je l'étais, il était évident que je n'étudiais pas le stylisme de toutes façons. Le mannequinat non plus, la photographie me convenait. J'aimais prendre les photos, j'en avais d'ailleurs d'une soeur Angel qui ravirait bien des garçons. Qui auraient tant aimé les prendre que de les voir. Pas de chance celle-là ferait parti d'une exposition si un jour j'en faisais une. Qu'on ne se le cache, la demoiselle était provocante à mourir ce n'en était que mieux. En revanche j'avais moins l'habitude d'être photographié, je m'approchais du jeune homme qui surement pensait être discret. Quoi que avec un Réflex numérique on pouvait en doute:

- Tu sais, nos amis de mannequinat se prêteraient vraiment au jeu en posant pour toi...

Durant tout le temps où il avait prit la photo et observé le garçon, Lenoïc avait chercher à se souvenir de l'identité de l'inconnu. Il l'avait déjà vu, il en était certain, mais il ne se souvenait pas où. Quand le blondinet s'approcha de lui, il observa un court instant sa démarche mais ne se souvint de rien... Jusqu'à se qu'il parle, et là ce fut un déclic. C'était une voix qui lui disait quelque chose, et ce n'est pas vraimen étonnant, durant le cours de photographie il l'avait plus entendue que celle du professeur. Bien sûr vous vous doutez bien qu'il n'avait ps suivit le cours, entre ses jeux vidéo, ses conversation msn via son portable et son livre... Enfin avoir un bavardage tout en lisant Gomorra de Roberto Saviani ce n'est pas toujours agréable, mais chacun s'occupe comme il peut durant des cours dont l'utilité n'est pas forcément flagrante pour certaines personnes, par exemple la photographie pour Lenoïc... il a commencé à l'apprendre à 8 ans avec une photographe...

<< Je me fiche des mannequins qui prennent la pose... c'est trop artificiel. Je cherche du vrai pour me faire un album de mes années ici.

Il était à deux doigts de "mon cauchemard ici" mais il s'était retenu de justesse, bien qu'il se doutait que le garçon en face de lui n'était gère plus à sa place ici. Cette université est une prison rétrograde et complètement obsolète... certes les infrastructures étaient au top, mais le règlement était conçu pour des écoles d'il y a quelques décénnies. Empêcher les étudiants d'utiliser leurs portable, de sortir, de s'habiller comme ils veulent [on en est pas à l'uniforme, mais presque]... on se croirait presque dans une maison de redressement !! Bon après c'est vrai qu'il y a une différence majeure : ici les cours sont horribles. Entre les professeurs qui nous prennent pour des incapable, les matières pas toujours très bonnes... il y a vraimen de quoi s'inquiéter pour l'établissement. Bon je vous l'accorde si Lenoïc n'avait pas fait autant de bêtises qu'il en a fait, il n'aurait peut-être jamais mis les pieds ici, seulement voilà, avec des parents jamais là et tout ce qu'il voulait d'un claquement de doigts, Lenoïc n'avait pas eu une éducation très... rigide, et à 12 ans il prennait déjà une à deux cuites par semaine.

Enfin bref, maintenant il était dans cette école et discutait avec ce garçon, dont il avait oublié le nom s'il l'avait su un jour... C'est pourquoi il décida doncde se présenter.

<< Je suis Lenoïc Anadem, et j'étais devant toi en cours de photo... mais tu as plus vu ta voisine que ce qui se passait devant si j'ai bien compris.

Lenoic affichait un grand sourire quand il disait ces quelques mots car il n'avait prêté attention à rien du tout, ni devant, ni derrière, juste ce qu'il faisait. Maintenant qu'il avait l'occasion de parler quelqu'un de sa filière il n'allait pas s'en priver... Il avait déjà eu l'occasion de converser avec Jade, mais c'était en d'autres circonstances, et leur position vis-à-vis de l'appareil photo n'est pas la même : si Jade est devant, Lenoïc est derrière, ce qui fait qu'ils ont un monde d'écart, même si l'un ne peut pas exercer son art sans l'autre. Terrible paradonxe n'est-ce pas ?

Un comble! Voilà que l'on avait décidé à me faire changer de côté de l'objectif! Sans même me demander mon accord en plus! Bon pas que cela me gênait particulièrement, quoi que ce serait certainement mieux passé sous l'appareil d'une fille, mais finalement quelle importance quand moi aussi je prenais des photos souvenirs des endroits et d'un peu n'importe qui? Changer de côté de l'objectif ne me dérangeait pas tant que ça, je n'étais pas narcissique au point d'aimer que l'on me regarde. Disons simplement que se sentir photographier nourrissait mon arrogance britannique. Puis ce n'était pas si désagréable que ça, même si je préférais entièrement ma place habituelle. Je n'avais pas vraiment la patience nécessaire à rester face à un objectif, à me changer, à prendre la pose. Tout cela me posait assez souvent problème, aussi je préférais amplement être en train de regarder et de photographier que d'être sous le feu de l'objectif. Mais c'était vrai qu'une personne qui ne posait pas donnait des poses bien plus naturelles, des poses bien plus agréables, c'était bien vrai. Aussi souvent, je laissais à ceux qui posaient la liberté de tous leurs mouvements. La consigne était «soyez naturels» toujours cette même consigne. Qui marchait plus ou moins bien selon les personnes. Avec Jade, cela avait marché sans aucun problème, la jeune femme était déjà terriblement sexy, son naturel était somptueux:

- C'est exact, le naturel rend mieux. Je vous conseille d'essayer de rencontrer les soeurs Angel, elles sont particulièrement convaincantes devant l'objectif. D'un naturel très prenant et très réaliste.

Le jeune homme, je l'avais déjà vu, il était en cours de photographie avec moi. Ou peut-être était-ce moi qui était avec lui en cours de photographie, je ne savais pas trop de quoi il retournait. En tous les cas, il semblait savoir prendre des photos pour ce que j'avais entrevue sur son ordinateur portable. Sans pour autant m'attarder sur son travail, chacun faisait le sien, pas la peine de piocher dans les idées des autres. Voler, c'était vraiment pas mon truc, alors très honnêtement, je préférais construire mes propres oeuvres. J'avais sur mon ordinateur un nombre certain de photographies moi aussi, certaines plus montrables que d'autres. Enfin quoi qu'en photographie, il n'y avait rien qui n'était pas montrable et étrangement il semblait plus facile d'être déshabillé devant l'objectif d'un appareil photo pourtant immortalisant le moment que devant une personne tout simplement. Je ferais peut-être une exposition un jour, nous verrions bien de quoi il retournerait un de ces jours. Le jeune homme se présenta finalement, me disant qui il était et me signalant qu'il était juste devant pendant le cours de photographie:

- Oui c'est vrai que tu avais paru tellement plus attentif que ma voisine et moi. Disons que c'est ainsi que vont les choses. Ce cours était assez inutile en réalité, comme je pense les cours de photographie en général. Ce que nous faisons est un art qui ne nécessite d'apprendre qu'en travaillant. Il faut faire des photos, voir ce qui est positif, négatif, évolué par soi-même. Pas besoin que nous apprenions en entendant de la théorie. Il faudrait visiter des galeries, visionner des photos. Echangées celles que nous prenons. Enfin c'est mon point de vue, il est discutable sans aucun doute...

Lenoïc fut heureux d'entendre quelqu'un de son avis : le naturel rend mieux. Bon évidemment que pour ce qui est des pubs, et autres petites choses destinées à mettre quelqu'un ou quelque chose en valeur les poses étaient très efficaces. C'est pourquoi les photographies de Lenoïc étaient souvent prise dans une action plutôt que dans un moment figé... à l'exception d'un freeze où il avait laissé la focale ouverte un certain temps, permettant ainsi de rendre floues les silhouettes de gens qui passaient à côté des personnes figées... Enfin bref, quelques instants plus tard, le jeune homme parla des sœurs Angel, Lenoïc se souvenait d'avoir photographié Jade, mais n'avait jamais eu l'occasion d'être avec Lily...

<< C'est vrai qu'elles ont un je ne sait quoi qui rend les choses plus convaincantes...

Lenoïc ne put retenir un rire franc... en tout cas une chose était sûre, l'inconnu (il ne s'est toujours pas présenté) n'avait vraiment porté attention qu'à sa voisine pour oser dire que Lenoïc avait été attentif... Le seul moment où il avait prêté l'oreille au cours c'était pour entendre le professeur débiter des phrases plus idiotes les unes que les autres du genre "les contres-jours sont à éviter"... Pourtant c'est un effet que Lenoïc utilisait souvent, lorsqu'il voulait immortaliser un paysage enneigé, où une silhouette au soleil couchant, donnant ainsi une autre dimension.
Mais bien qu'il ne soit pas attentif, les idées du garçons étaient pour le moins intéressantes... Lenoïc pensait plutôt que l'on ne pouvait pas faire de cours sur la photographie car chacun avait un point de vue différent, rendant ainsi chaque photo unique. Il ne put s'empêcher de le dire à son camarade avant d'enchaîner avec ceci :

<< Mais c'est vrai que tu n'as pas tort... Si tu veux on pourra échanger nos photos. Excuse moi pour le rire, mais c'est qu'en fait... j'ai été aussi attentif que toi durant le cours, mais par contre plus silencieux.

Un sourire se dessinait sur son visage lorsqu'il prononça la dernière phrase.toujours partant pour en voir plus et en apprendre plus, Lenoïc était prêt à voir ce dont était capable d'autres photographes, et ainsi voir son niveau, ce qu'il pourrait améliorer, conserver ou oublier, tout en gardant en mémoire ce qui rend ses photos uniques... Après un instant où il ne savait pas trop quoi dire Lenoïc regarda l'inconnu, et posa enfin une question qui le turlupinait mais qu'il oubliait à chaque fois de poser [oui, il est un peu comme ça, il en faut pas lui en vouloir], et il le fit maintenant enchaînant avec un petit quelque chose en prime... oui, dit comme ça, ça fait promo du genre "2 pour le prix d'un !!".

<< Au fait tu t'appelles comment ? Et pendant que j'y pense, il y a une exposition Jeudi soir, ça te dirait de venir la voir ? J'ai eu une place en plus, mais je suis seul pour le moment...

Et comme Lenoïc est généreux et déteste gâcher, il proposait à quelqu'un qui serait susceptible d'être intéressé... Après s'il ne voulait pas, il faudra trouver quelqu'un d'autre, mais ça ne devrait pas être un trop grand problème... Il serait quand même temps que Lenoïc se trouve une petite amie non ?Enfin, pour le moment il était bien tout seul, dans son monde de photos et de remaniements... Sans oublier l'argent qu'il avait presque à profusion grâce au métier de ses parents, mais dans cet établissement il y avait peu de gens qui n'étaient pas riches... voir personne. Au moins ici Lenoïc ne se sentait pas étrangé aux autres comme il l'avait été dans son ancien lycée, déjà que ses envies de devenir photographe dérangeaient certaines personnes, mais en plus le salaire mensuel de ses parents poussaient plusieurs persones à devenir jalouses ou à vouloir être son ami pour avoir le droit de lui alléger son porte-monnaie... Mais à cause de ça, Lenoïc s'était un peu renfermé sur lui même et commençait seulement à s'ouvrir au monde maintenant qu'il était dans une université avec des gens comme lui.

Oui certaines voyaient simplement la photographie comme un moyen de mettre quelque chose en avant. Une femme, un homme, un acteur, un chanteur tant de personnes que l'on pouvait demander de mettre en valeur selon des poses bien définies. Quel intérêt à faire poser des personnes? Les gens ne croient qu'à ce qui semble authentique, mais ils n'oublient pas de rêver en regardant une photographie. Aussi complexe que le cinéma cette histoire. Bien oui le cinéma c'était l'art de raconter une histoire, selon un fait, selon une humeur, selon une époque. La photographie agissait de la même façon que le septième art. L'objectif était de raconter une histoire. Pas forcément de vendre du rêve comme ça pouvait être le cas, par exemple lorsqu'un personnage emblématique paraît à l'écran. Plutôt de façon plus discrète plus sous-entendu, l'histoire de cette photographie en elle-même était comptée par l'image capturée. Pourquoi le photographe avait-il choisis cet endroit? Pourquoi avait-il précisément attendu ce moment? Tout simplement, pourquoi avait-il pris la photo au lieu de simplement passé son chemin? C'était ça l'histoire que racontait une photographie, bien au-delà de ce que l'on pouvait simplement voir dessus. Le problème était que souvent les gens se fixaient sur l'image elle-même, certes elle pouvait être belle, retouchée ou pas. Cependant, si son importance était indéniable, il ne fallait pas oublier le côté humain de la photographie. C'était cela que j'avais tout particulièrement apprécié chez les soeurs Angel, un naturel des plus attrayants:

- Si un jour tu veux faire une séance photo, elles seront de toutes façons partantes. Elles ont des corps à tomber et abuseront sans aucun problème de ces corps sous l'objectif de la caméra. Au besoin, je te donnerais mon numéro de portable, sait-on jamais que tu ais du mal à les joindre.

pas que les deux soeurs devaient être impossibles à contacter, bien au contraire, simplement qu'elles devaient être également pas mal occupées. Sans vouloir jugé d'elle et de leur comportement, bien entendu. Quand vous étiez suffisamment belle comme elles pour attirer les regards, abuser de cette capacité était quelque chose de plutôt normal non? Qui ne le ferait pas? Pas moi en tout cas. Peut-être bien que c'est là ma naturelle arrogance britannique qui transparait dans mes pensées, mais c'est ainsi que vont les choses. Le jeune homme après un rire amusé me dit avoir été effectivement aussi attentif que moi en cours. Ce qui signifiait donc que de toutes évidences, il se fichait éperdument des cours de photographie. Il devait être plutôt doué, alors les cours très honnêtement. Enfin pour lui, moi je commençais à peine bien que depuis quelque mois photographe désormais. Je l'écoutais et lui répondis:

- En effet, j'ai déjà été plus discret avec une demoiselle, mais nous étions en amphithéâtre. Aussi il fallait soit limité le bruit, soit le quitté pour aller ailleurs. Ou rester sans limiter le bruit, mais ni elle ni moi ne tenions à être renvoyé. Oui à l'occasion pourquoi ne pas échanger nos photos, mais soit averti, je commence seulement la photographie et je ne retouche pas mes photos.

Petit ajout sur le fait de retoucher les photos comme je voyais que le jeune homme avait un ordinateur portable. Le matériel de l'internat était certes performant, mais les outils à disposition restaient très peu nombreux et de qualité assez douteuse. Sans m'y connaître plus en logiciel de retouche, j'avais déjà estimé que travailler avec le matériel proposé ne serait qu'une perte lamentable de temps. Le jeune homme me proposa d'aller à une exposition comme j'en parlais juste avant. J'esquissais un sourire à sa proposition avant de lui répondre toujours avec ce petit sourire en coin, et sur un ton amusé:

- Je pense que tu ferais mieux d'inviter une fille. Qui sait si la fille ne tombera pas dans tes bras? Après si c'est juste pour une nuit, ce sera toujours ça de pris non?

Lenoïc regarda un instant ce garçon qui lui avait l'air si sympathique, il lui proposait déjà de le mettre en contact avec les sœurs Angel si jamais il n'arrivait pas à les joindre, mais cette difficulté était quasiment impossible du fait de leur popularité... et puis aussi parce que Lenoïc en connaissait déjà une. Il est vrai que lorsqu'il avait eu l'occasion de la photographier, Jade avait été époustouflante, enchaînant les poses avec un naturel que bien des mannequins doivent envier... Un autre point permis à Lenoïc d'affirmer qu'il était sympathique : il voudrait bien échanger les photos, bien qu'il n'en fasse pas depuis longtemps d'après ce qu'il dit, et il précisa aussi qu'il ne les retouchait pas.

<< Ne t'inquiète pas, ce n'est pas un soucis, chez les grands, comme chez les débutants, une photo possède toujours des idées à prendre...

Et puis s'il ne les retouchait pas ce n'était pas énormément grave, après tout il faut bien débuter. Et s'il n'a pas d'ordinateur et qu'il doit se contenter de ceux de l'établissement, ça se comprend un peu. Lenoïc avait toujours cette tendance à vouloir perfectionner un peu les choses, mais ne retouchait jamais les corps ou les visages pour effacer des imperfections, le naturel avant tout. Il se contentait de jouer avec les couleur, la nettée, le contraste et la luminosité. Parfois il y ajoutait des brush lorsqu'on lui en faisait une demande spéciale, généralement sur des forums pour un avatar ou une signature.
Il déclina aussi l'invitation de Lenoïc, non sans une pointe d'humour, mais le résultat était là. Il proposait d'inviter une fille, le problème c'est que Lenoïc ne s'ouvrait pas beaucoup aux gens, du moins pas encore, quand bien même ce ne serait que pour une nuit. Et il ne faut pas croire, mais Lenoïc n'était pas ce genre de garçon, prendre les filles et les jetter pour avoir un petit moment de plaisir... Bien sûr certaines filles ne demandaient que ça, mais le principe était là. Tout compte fait le garçon baissait dans l'estime de Lenoïc.

<< Tu vois donc les filles comme un objet de plaisir... intéressant.

C'est vrai que dit comme ça, ça perd un certain charme, mais après tout, l'adolescence et le début de l'âge adulte c'est un peu une vie d'excès, en à peu près tout d'où la devise sex drug & Rockn'roll. Bien qu'il arrivait à se lâcher sur les deux derniers points, le premier était encore problématique pour Lenoïc... on ne peut pas dire qu'il soit laid, mais il avait une certaine timidité qui faisait qu'il ne s'approchait pas trop des filles... Peut-être que quelqu'un pourra corriger ce petit problème, peut-être pas, mais ça n'empêchait pas Lenoïc d'être lui même, et c'est peut-être ce qui faisait un peu son charme...
Il tenta de trouver rapidement un sujet histoire de dévier la conversation, et retourna dans un domaine qu'il maîtrisait à peu près, le seul domaine où il était à l'aise avec les filles : la photographie. Il chercha un indice de début de conversation à partir des bribes qu'il avait réussit à tirer du garçon [il serait temps qu'il se présente non ?], et il trouva un sujet...

<< Les photo, tu ne les retouche pas parce que tu ne sais pas, tu n'as pas les logiciels ou parce que tu ne veux pas ?

Il est vrai que certaines personnes se refusent à modifier quoique ce soit sur une photo, mais ça à tendance à la rendre parfois plus fade, et pas toujours agréable... A moins d'avoir un certain talent. Lenoïc ne faisait pas dans les portraits purement réalistes, il essayait de donner une autre vision de la réalité, tout en la gardant, ce n'était pas toujours évident, et il n'y arrivait pas toujours, mais il tentait toujours d'atteindre ce but.

Le jeune homme devant moi n'en était de toutes façons pas à sa toute première année où il travaillait la photographie. Chez lui, cela semblait d'ailleurs plutôt une passion que réellement un travail. Chez moi aussi l'attrait pour la photographie avait fortement augmenté, pas forcément parce qu'une soeur Angel avait posé très dénudé pour moi. C'était simplement parce que j'appréciais tout particulièrement ce sentiment que procurait le fait d'avoir l'oeil derrière l'objectif. Je ne m'étais jamais posé la question de savoir de quel côté de l'objectif je préférais être, pour moi, je préférais être devant l'objectif. Cependant, je m'étais assez soudainement rendu compte qu'en réalité, il était beaucoup plus intéressant d'être du même côté que de celui que j'occupais en ce moment. Quand on ne me photographiait à mon insu tout du moins. Pas que ça me dérange, au contraire, c'était nourrir mon arrogance naturelle. Aussi je voulais bien me prêter au jeux, cependant je devais concéder que l'autre côté de l'objectif, devant la lunette, ce n'était pas plus facile non plus. Deux travaux différents, mais pourtant extrêmement complémentaire. Evidemment sans la photographie, un mannequin ne pouvait que difficilement survivre ou commencer une carrière. Le photographe se retrouverait lui aussi piégé, cependant, c'était plus facile pour lui de rebondir et se relancer. La nature offrait de jolies choses, des paysages, mais également des femmes et des hommes parfois plus intéressants que la parfaite beauté des mannequins:

- Bien je ne pense pas être tellement amateur que ça en réalité. Disons que je suis assurément moins expérimenté que toi, de ça je n'ai aucun doute. J'ai découvert la photographie depuis deux ans, un peu moins de deux ans. J'ai vu pas mal de paysages, j'ai pris des photographies toutes particulièrement agréables d'endroits où j'étais dans le passé. De mon Angleterre notamment.

Un terme pouvant surprendre, «mon Angleterre». On pouvait y voir de la vanité et de l'arrogance, bien sûrs ces deux termes s'appliquaient parfaitement avec moi. Ici pourtant ce n'était ni l'un ni l'autre, le choix de ces mots s'étaient imposés à moi. C'était la terre où j'étais né, la terre que j'aimais, ma patrie, c'était mon Angleterre. Complexe à expliquer et à comprendre. En tout cas beaucoup plus complexe à comprendre que le fait que le jeune homme ne considérait pas la vie comme moi. Tout du moins d'un certain point de vue puisqu'il douta sur le mot devant terminer sa remarque sur mon appréciation des filles. Le pauvre, était-il gêné de parler de cela? Je n'avais pas imaginé tout le monde dévergondé autant que moi, mais j'étais surpris de me rendre compte de cela. Avec un sourire:

- Tu sembles en être surpris. Dire que je vois les filles comme des objets de plaisir n'est pas faux. Ce n'est pas toute la vérité non plus. Je ne suis pas un de ces hommes qui se sentent obliger de coucher à droite, à gauche. J'aime les femmes pour les plaisirs qu'elles offrent évidemment. J'aime leur beauté bien au-delà de ce que tu sembles pouvoir penser. Les courbes d'une femme sont un paysage unique, quand bien même on ne peut les explorer plus en profondeur. En plus de ça, j'ai dix-huit ans, si je ne profite pas maintenant de tels plaisirs quand le ferais-je? Quand je serais marié avec une famille à détruire en agissant ainsi? Je préfèrerais que non. Alors je profite maintenant que je le peux.

Il était vrai que mon crédo s'apparentait à ce bon vieux Carpe Diem que j'aimais tant. En étant hooligan, j'avais pris des coups, de mauvais coups. Blessures, coupures, brulures. J'avais presque tout expérimenté, jusqu'à ce fameux goût de sang dans la bouche quand une de vos dents était violemment arrachée par un coup de poing. Ca pouvait semblait masochiste ainsi dis, mais j'avais aimé ces années. Elles m'avaient appris des choses sur moi, elles m'avaient appris que la douleur pouvait toujours être endurée. Qu'importe le nombre de coups, qu'importe leur violence, la douleur peut toujours être endurée lorsqu'on le veut vraiment. J'avais parfois ressenti telles douleurs que je croyais la mort proche. Oui la mort était proche, toujours proche de nous, ombre sur notre épaule. Quand dans la vie nous ne sommes jamais obligé que de mourir, ne valait-il pas mieux la vivre à fond que la regretter bien des années plus tard sur un lit de mort? Je ne voulais regretter des choses dont j'aurais pu profiter, cela n'excusait pas mes abus bien entendu, ça expliquait mon comportement. Le jeune homme m'avait demandé comment je m'appelais et j'étais allé outre sa question, était-il vraiment toujours obligatoire que de pouvoir se nommer pour avoir une conversation? Non. La réponse viendrait-elle à cette question? Qui sait.

- Non je saurais les retoucher et je connais quelques logiciels bien utiles à cela. Je ne les retouche par choix. Je ne me suis jamais posé la question de les retoucher ou non. Je me suis toujours décidé à ne pas le faire lorsque je les regardais. Je pense qu'une photo ne doit pas être retouchée, elle est un art. Elle peut être prise cinquante fois avant d'être parfaite. Elle ne doit pas être retouchée. J'imagine que chacun se fait son point de vue. Pour ma part, j'estime que la nature est parfaite ainsi que je peux la prendre, alors je ne les retouche pas par choix.

Le garçon ne fit que répondre à ses questions, mais ne voulait toujours pas se présenter... ce n'est pas grave, Lenoïc saurait tirer les informations autrement. Cela dit, la façon dont il parlait, du fait qu'il était jeune et qu'il devait en profiter fit sourire Lenoïc... A croire que la vie n'était gouvernée que par une chose : le sexe. Bien sûr chaque moment de l'adolescence est important, mais il faut savoir que chaque chose ratée se répercute dans l'avenir... un examen raté, c'est des options d'avenir en moins. Lenoïc se surpris à avoir ce genre de pensées, lui qui ne faisait jamais rien, à part lire et jouer de la musique il ne faisait que des photos, et quelques petites enquêtes par-ci, par-là pour dépanner de temps à autre. Ou pour se venger. Enfin, la conversation continua son court sur les retouches, et Lenoïc sentait comme une pointe de reproche dans les paroles de l'inconnu, en particulier quand il dit "Elle ne doit pas être retouchée." Certes Lenoïc faisait des modifications, mais c'était essentiellement sur la luminosité, les contrastes, etc... il laissait toute autre imperfection qui rendait la photo plus réaliste. Il ne cherchait pas à atteindre la perfection étant donnée qu'elle n'est absolument pas égalable, pourtant c'est ce que semblait penser son camarade. Décidément tout les opposait, et dans leur façon de vivre, et dans leurs opinions sur la photographie.

<< Le jour où tu feras la photo parfaite, appelle moi, je serai ravis de voir à quoi ça ressemble.

Petite tentative pour en savoir encore plus sur l'avis du garçon sur la photographie, et aussi pour voir s'il avait des critères qui définissent la perfection et qui sont facile à atteindre. Enfin, maintenant il avait trouvé un sujet de conversation qui pourrait aboutir à quelque chose de plus ou moins intéressant. Après si le sujet ne plaisait pas à son interlocuteur, ce dernier saura le changer rapidement... ou partir. En attendant Lenoïc recommanda un Cappuccino, ils étaient vraiment délicieux. Lenoïc réfléchit un instant quand il remarqua (enfin) qu'il y avait un accent dans les paroles du garçon... Anglais apparemment. Celà ne dérangeait pas du tout Lenoïc qui parlait aussi bien l'Anglais que le Français que l'Italien, et ce à cause des multiples voyages que ses parents effectuaient entre les différents pays. Et puis quand on est riche, on a les moyens d'offrir les meilleurs professeurs à son enfant.

HS: désolé c'est pas très long, mais j'ai pas beaucoup d'inspiration. Et désolé aussi pour le retard.

» Adrian T. Jefferson